Is there an epistemology for literary knowing?
Knowing Robert MUSIL
JACQUES BOUVERESSE
Philosophe & Professor Emeritus Chaire de Philosophie du langage et de la connaissance Collège de France
Paris, France
Tuesday, June 24th 2014 (3:15 p.m to 4:30 p.m)
Jacques Bouveresse (born in 1940), Emeritus Professor at the College de France, and chair holder of philosophy of language and epistemology, is one of the greatest contemporary French philosophers.
He made a name for himself in the 1970s for his work on Ludwig Wittgenstein (La Parole malheureuse, Paris, Minuit, 1971, Wittgenstein: la rime et la raison, 1973, Le Mythe de l’intériorité, 1976). An expert on Viennese thought, whose specificity he demonstrated, he has been a great contributor in spreading analytic philosophy, both Anglo- saxon and European. Jacques Bouveresse is equally known for his critical works on philosophical “style” and “milieu” (Le Philosophe chez les autophages, Paris, Minuit, 1984, Rationalité et cynisme, 1985, Prodiges et vertiges de l’analogie, Paris, Raisons d’agir, 1999). The Bouveressian philosopher is distinguished by research that is focused on clarity, precision, and justification of what one can confirm with genuine arguments.
Jacques Bouveresse is interested in literature, peculiarly the work of Robert Musil (L’Homme probable, Paris, L’Éclat, 1993, La Voix de l’âme et les chemins de l’esprit, Paris, Le Seuil, 2001). Yet there are certain aspects of literature that do not interest him; “Literature and the problems that it raises always mattered a lot to me. But I hesitated to talk about it because of the dogmatic and even terrorist climate that still ruled not long ago in literary theory and critique. It makes it particularly difficult for someone who does not want to stick to the expected discussion. (Lire, May 1, 2008, in regards to “La Connaissance de l’écrivain”). Other important works by Bouveresse include, “Langage, perception et réalité” (Paris, Jacqueline Chambon, 1995, 2004), “Dire et ne rien dire” (1997), “Peut-on ne pas croire?” (Marseille, Agone, 2007), “La Connaissance de l’écrivain” (2008), and “Le Danseur et sa corde” (to be published).
He made a name for himself in the 1970s for his work on Ludwig Wittgenstein (La Parole malheureuse, Paris, Minuit, 1971, Wittgenstein: la rime et la raison, 1973, Le Mythe de l’intériorité, 1976). An expert on Viennese thought, whose specificity he demonstrated, he has been a great contributor in spreading analytic philosophy, both Anglo- saxon and European. Jacques Bouveresse is equally known for his critical works on philosophical “style” and “milieu” (Le Philosophe chez les autophages, Paris, Minuit, 1984, Rationalité et cynisme, 1985, Prodiges et vertiges de l’analogie, Paris, Raisons d’agir, 1999). The Bouveressian philosopher is distinguished by research that is focused on clarity, precision, and justification of what one can confirm with genuine arguments.
Jacques Bouveresse is interested in literature, peculiarly the work of Robert Musil (L’Homme probable, Paris, L’Éclat, 1993, La Voix de l’âme et les chemins de l’esprit, Paris, Le Seuil, 2001). Yet there are certain aspects of literature that do not interest him; “Literature and the problems that it raises always mattered a lot to me. But I hesitated to talk about it because of the dogmatic and even terrorist climate that still ruled not long ago in literary theory and critique. It makes it particularly difficult for someone who does not want to stick to the expected discussion. (Lire, May 1, 2008, in regards to “La Connaissance de l’écrivain”). Other important works by Bouveresse include, “Langage, perception et réalité” (Paris, Jacqueline Chambon, 1995, 2004), “Dire et ne rien dire” (1997), “Peut-on ne pas croire?” (Marseille, Agone, 2007), “La Connaissance de l’écrivain” (2008), and “Le Danseur et sa corde” (to be published).
7.8 Thursday, June 26th 2014 at 9:30 a.m (Room: 791 / 7th Floor)
Paper session: Pragmatique, rhétorique, théories de la narrativité
Language of the session: French Moderator: Francis Langevin
Un récit pour quoi faire? Une proposition pragmatiste.
Marion Renauld (Université de Lorraine, France) Presenting Author : Marion Renauld
Que les récits d’événements ou de faits soient destinés à nous apprendre quelque chose n’a rien de certain, et qu’ils puissent même remplir cette fonction reste controversé. Nous répondrons d’abord au soupçon de l’illusion épistémique qui pèse sur la forme du récit, en particulier à travers la critique musilienne de la « loi de la narration classique », telle qu’elle transparaît dans, et par, le roman L’homme sans qualités. Cet « éternel tour de passe-passe de l’art narratif, à quoi même les nourrices recourent pour calmer les enfants », se distingue ici notamment de la « poésie », ainsi que du mode argumentatif, et pourrait s’avérer insuffisant, eu égard au choix de certains auteurs d’user, en sus, d’autres moyens d’expression pour honorer la visée gnoséologique du roman : digression, liste, énonciation ironique, métaphore ou encore tendance essayiste, sont autant de méthodes susceptibles de remettre en question la portée cognitive du récit en tant que tel. C’est pourquoi nous défendrons plutôt une approche pragmatiste des potentialités narratives, en s’inspirant des pistes ouvertes par Goodman dans « Des histoires dans tous les sens ». Partant d’une objection anti-essentialiste contre une définition temporelle du récit, Goodman montre comment les histoires peuvent devenir des études, ou des symphonies, selon qu’on sélectionne leurs « caractères topiques » ou leurs « qualités expressives ». Ainsi, non seulement la narration semble importer peu, perdant ce qui devrait faire sa spécificité, mais elle se voit soumise « à certaines catégories tout particulièrement appropriées au contexte et aux buts dont il s’agit – ou qui devraient lui être adaptés ». Entre autres, les trois possibilités offertes au romancier méditatif selon Kundera – raconter, décrire ou penser une histoire – permettront de clarifier certaines des intentions qui peuvent présider aux divers emplois de la narration romanesque.
11.7 Friday, June 27th 2014 at 10:30 a.m (Room: 789 / 7th Floor)
Paper session: Life and narrative
Language of the session:
Bilingual Moderator: Margaret Barrett
Articuler le récit à l’expérience pour repenser les fonctions anthropologiques des représentations narratives
Raphaël Baroni (University of Lausanne, Switzerland)
Presenting Author: Raphaël Baroni
De nombreux chercheurs ont insisté sur la différence entre les formes narratives et l’expérience directe des histoires nous arrivent. Parmi les arguments « séparatistes » certains soulignent que 1. l’unité formée par la séquence narrative 2. le caractère dramatique de l’histoire et 3. la nature rétrospective des récits, seraient incompatibles avec l’expérience du réel. A l’inverse, d’autres soutiennent que le récit pourrait être la forme même de l’expérience. Nous tenterons de réfuter les arguments habituellement avancés par les séparatistes, tout en proposant de nouveaux critères de différenciation entre les formes narratives les plus courantes (fictions, récits conversationnels, journalistiques ou historiographiques) et l’expérience directe.
Parmi ces critères, nous insisterons sur les dispositifs qui exploitent les jeux entre séquence représentationnelle et séquence racontée (dont dépendent analepses, prolepses, pauses,
Parmi les formes narratives, il existe deux postures représentationnelles opposées : 1. Les représentations intrigantes visent à reproduire, par le biais d’une simulation impliquant une immersion dans l’histoire, le caractère inachevé des événements qui échappent à notre contrôle ; 2. Les représentations configurantes visent à colmater les brèches ouvertes par les événements en les insérant dans des cadres interprétatifs (causalité, stéréotypie, généralisation, classification idéologique, etc.). Il ne s’agit que de pôles opposés ouvrant la possibilité d’une mixité des postures au sein de genres historiquement et culturellement déterminés.
Un extrait de L’homme sans qualités de Musil servira de fil rouge à l’argumentation.
Un extrait de L’homme sans qualités de Musil servira de fil rouge à l’argumentation.