et défi tenu.! C'est une première sans doute, dans l'histoire de la République française, et par une femme, et femme provenant d'un territoire partie de ce qu'on appelait - il n'y a pas trop longtemps, "Empire français".
Le devoir d'impartialité que s'est assigné parmi d'autres le responsable de rédaction du présent blog ne permet pas qu'il occulte un autre débat que celui du racisme, un débat qui agite en ce moment la sphère politique (et politicienne, hélas.!) franco-française, ce débat portant sur le traitement réservé à la prostitution dans l'actuel arsenal législatif en France.
"Un autre débat encore".., en fait, n'est-il pas assez étrange: le fait qu'il soit communément admis ou bien malheureusement toléré, dans nombreuses sociétés humaines, que celles ou ceux dont il est dit qu'ils/elles "en sont" puissent continuer d'en être, tandis qu'il serait tout simplement inconcevable d'imaginer même un instant celles/ceux "qui n'en sont pas" rester là, tout à côté, vivre avec qui que ce soit "de notre race"?
Mais bien souvent, ce discours-là est tenu précisément par qui n'hésite pas à "tenir commerce charnel" (pour ne pas risquer une expression plus grossière) avec des individus probablement parmi les plus délaissés de notre civilisation: les prostitué(e)s.
Car avec ceux/celles-là, est-il permis de de conserver un lien social quelconque? Et de quelque façon, ont-ils/elles par ailleurs "droit de cité"?
Ci-après, avec passages ou surlignés et/ou en italiques mais sans autre altération, quelques copié-collés de l'article publié sous:
http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/11/14/patrick-chamoiseau-les-racistes-n-ont-plus-de-refuge_3514113_3224.html
Le devoir d'impartialité que s'est assigné parmi d'autres le responsable de rédaction du présent blog ne permet pas qu'il occulte un autre débat que celui du racisme, un débat qui agite en ce moment la sphère politique (et politicienne, hélas.!) franco-française, ce débat portant sur le traitement réservé à la prostitution dans l'actuel arsenal législatif en France.
"Un autre débat encore".., en fait, n'est-il pas assez étrange: le fait qu'il soit communément admis ou bien malheureusement toléré, dans nombreuses sociétés humaines, que celles ou ceux dont il est dit qu'ils/elles "en sont" puissent continuer d'en être, tandis qu'il serait tout simplement inconcevable d'imaginer même un instant celles/ceux "qui n'en sont pas" rester là, tout à côté, vivre avec qui que ce soit "de notre race"?
Mais bien souvent, ce discours-là est tenu précisément par qui n'hésite pas à "tenir commerce charnel" (pour ne pas risquer une expression plus grossière) avec des individus probablement parmi les plus délaissés de notre civilisation: les prostitué(e)s.
Car avec ceux/celles-là, est-il permis de de conserver un lien social quelconque? Et de quelque façon, ont-ils/elles par ailleurs "droit de cité"?
Ci-après, avec passages ou surlignés et/ou en italiques mais sans autre altération, quelques copié-collés de l'article publié sous:
http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/11/14/patrick-chamoiseau-les-racistes-n-ont-plus-de-refuge_3514113_3224.html
"La ministre de la justice, Christiane Taubira, a été victime d'insultes racistes à répétitions. Ces attaques n'ont pas suscité, dans un premier temps, d'émotion particulière dans la classe politique. Assiste-t-on à une libération et une banalisation de la parole discriminatoire ? L'écrivain Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 1992, s'inquiète de cette prégnance du discours d'extrême-droite. Mais le Martiniquais voit également dans cette outrance verbale, cet accès réactionnaire une raison d'espérer." (LeMonde)
* * *
"Or les réformes qu'elles inspirent en France sont portées par une femme, venue d'une périphérie minorée de la République et, de surcroît, de phénotype nègre. On a tous les ingrédients propices au déchaînement de la hargne et de la bêtise. A cela s'ajoute le fait qu'elle soit brillante, forte tête, hardie : cela ne fait que renforcer la hargne et la bêtise qui généralement font leur lit de la médiocrité. A cela s'ajoute enfin qu'un climat délétère s'est installé en France depuis la création du ministère de l'identité nationale, avec la chasse aux immigrés, la diabolisation des musulmans, la stigmatisation des Roms, toute une banalisation électoraliste du discours de l'extrême-droite, lui-même enguirlandé par de sinistres personnages qui font commerce-télé de la xénophobie savante et du racisme au quotidien. On a donné de l'oxygène aux mécanismes du cerveau reptilien. Lequel n'aiguise que trois forces aveugles : attaque, défense, souffrance. Dès lors, l'argument n'a plus d'importance, on ne discute plus d'idées, on n'a plus les moyens de le faire.""Il ne faut pas se laisser aveugler par ces manifestations de bêtise et de hargne. Plus elles sont virulentes, plus elles sont le signe qu'un mouvement contraire est en marche. La Relation est à l'œuvre dans le monde, les absolus civilisationnels, culturels, linguistiques, raciaux, religieux, sont emportés dans la houle des rencontres et mélanges, et tout cela est réinterprété à l'infini par nos individuations. C'est cela qui terrifie les racistes. Nous ne sommes même plus dans un simple métissage, qui suppose une rencontre d'absolus, nous sommes véritablement dans des flux relationnels erratiques qui bousculent tous les anciens imaginaires : une créole garde les Sceaux de la France, un autre dirige les USA, le différent surgit et se déploie en plein cœur du même ! Les racistes n'ont plus de refuges !"
"Les vieux clichés racistes nous servent de paravents, de cache-impensable. Les Noirs, les Jaunes, les Blancs ne sont pas "en dehors" les uns des autres. Les marqueurs traditionnels, raciaux ou autres, ne désignent rien en termes de proximité, de distance ou de fraternité. Condolezza Rice était plus identique à Georges Bush qu'à Nelson Mandela. Cette nouvelle complexité demande un imaginaire de la Relation. C'est aujourd'hui le plus grand objet d'expression artistique et culturelle. Une œuvre d'art ne vaut qu'en ce qu'elle nous mène à fréquenter ce que l'on ne saurait comprendre avec les anciens schèmes mentaux. Une œuvre d'art doit nous précipiter en devenir, et le devenir est aujourd'hui dans notre capacité à nous tenir ensemble, debout, solitaires et solidaires, en face de l'impensable."